Le deal à ne pas rater :
Jeux, jouets et Lego : le deuxième à -50% (large sélection)
Voir le deal

Partagez
Aller à la page : Précédent  1, 2
Wyn Ysciele
Wyn Ysciele
Mage
Messages : 862
Sujet: Re: 1. I climb into the dark for you. Are you waiting in the stars for me ? | Yildun & Wyn Lun 28 Mai - 23:27


I climb into the dark for you. Are you waiting in the stars for me ?
Clairciel ❖ Wyn & Yildun ❖ Jour 12
Il s’était effondré dans l’eau ce jour-là, à attendre un jugement qui ne venait pas, à se camper sur ses positions pour un combat qui n’existait pas. Wyn avait refermé ses bras autour de ses – de sa jambe et du moignon de sa cuisse -, laissant la douleur enflammer tout son côté, tout son bassin pour submerger tout le reste y compris l’impression d’être dans son propre tombeau ; Laissant les gouttelettes d’eau refroidir sur ses joues, sur ses paupières avec le désir de dissoudre dans la chaleur du bain et ne plus reparaître. Il s’était effondré, le corps nu et vulnérable, les yeux rouges, mais secs, le visage défait et la peau tirée comme du parchemin vieilli, la barbe blonde soudain sombre par contraste, l’ombre de la moustache dissimulant le tremblement de sa lèvre pleine, la peau glaciale contre l’eau brûlante ;  sous le choc et quémandant d’Yildun il ne savait quoi. Les cris ou l’abandon. La confirmation de ce qu’il ressentait. Le besoin d’affirmer son choix, d’avoir fait le bon ou de ne pas en avoir eu. Désir de s’y dissoudre, de pleurer et de craquer comme un enfant, mas il n’y aurait nul recours auprès de sa mère, nul baiser qui effacerait les douleurs, nul gâteau à la crème qui remplacerait les trésors perdu.

Le besoin de le faire fuir. Yildun ne laisse pas de prises à son besoin de hurler contre le sort et de faire machine arrière. Mais jamais, les jours suivants, Wyn ne se laisse aller à des insultes, à exalter son agressivité contre le guérisseur qui panse sa plaie et qui comble peut-être un peu sa solitude volontaire. Yildun, qui s’impose dans le labyrinthe et arrache les croûtes de plaie que l’érudit ignorait avoir. Jamais il ne l’insulterait, malgré toute son envie de le repousser. Jamais il ne se le permettrait, jamais les mots honnis ne passent ses lèvres. Pas les mots non, mais il se bâtit autour de lui un plâtre, une chrysalide, un tombeau ; Il ne sait pas encore, et c’est l’idée d’un plâtre qui s’étend autour de tout son corps qui lui reste. Perdre sa jambe n’était pas que perdre sa jambe. C’est tout son corps qui devient gisant, lourd, douloureux au moindre mouvement, au moindre heurt, et il est cloué au lit comme un infirme alors que, la fièvre dispersée, son esprit est aussi actif qu’à l’ordinaire. Son caractère s’en ressent, et Wyn décroche à peine quelques mots par jour, parfois plus prolixe il échange quelques mots, quelques phrases avec Yildun, mais les sujets restent bénins et sa voix détachée et monocorde, pas plus qu’une statue de métal qui retrouve l’usage de la parole.
Tout au plus demande-t-il avec une politesse timide qu’on lui apporte certaines piles de parchemins, lourds rouleaux gainés d’or et des livres précis des étagères. Lorsque Yildun revient, Wyn parcourt un parchemin assis contre les coussins et le mur de pierre taillée. Ses cheveux blonds s’ils ont le mérite d’être propre sont défaits, reposant en arrière par un cordon de cuir, juste assez pour ne pas gêner sa lecture. Le regard vif est avide des pattes de mouche qu’il déchiffre, illuminant son visage d’une lueur presque spectrale, tant le reste de sa personne semble pâle et fatiguée, disparaissant sous les pelisses épaisses et les parchemins, livres qui l’entourent. Il ne relève pas les yeux lorsqu’Yildn vient s’occuper de lui, continuant à griffonner sur un bout de parchemin, sans égard pour les traces de charbon qu’il laisse sur la fourrure en dessous.

Cela ne tombe pas dans l’oreille d’un sourd et ses doigts se ralentissent progressivement au fur et à mesure que ceux d’Yildun touchent sa peau. Il avait espéré pouvoir aborder le point chouette de lui-même –s’excuser, non pas pour son refus (ignoré), mais pour tout le reste. L’agacement avait progressé dans son ventre, se transformant en une boule de frustration mal consommée, mal gérée, qui le rendait ronchon. Ce n’était jamais le bon moment. Il avait peur de tout faire de travers et le mage se murait encore plus dans sa frustration et isolement, empilant les blocs de pierre jusqu’à ce que la seule chose qui suinte entre les fissures, soit l’agressivité qui n’avait jamais fait partie de Wyn jusqu’alors. Etait-ce la corruption d’Hermaeus Mora qui commençait ?

Et à cause de cette frustration de ne pas être celui à faire lepremier pas, il avait envie de rejeter en bloc toutes les explications d’Yildun – l’ouverture de l’homme, sa confession. Que ce n’était pas le moment. Wyn hausse une épaule, légèrement contrit, bien qu’incapable de l’articuler.  Il ne peut pas s’échapper. Il ne peut pas soustraire son corps aux mains et au regard d’Yildun et la sensation de mise à nue le met sur les nerfs, plus encore que la douleur qui parfois le saisit. Les émotions qui le traversent en entendant la voix envoûtante du prêtre sont multiples, conflictuelles. Difficile de démêler la jalousie et l’envie de la peine et la tristesse, la compassion et le compagnonnage de l’inquiétude et de l’angoisse, la frustration et l’agacement de l’impatience.

Il garde le silence, la ligne de sa mâchoire tendue et les doigts crispés sur un pli de fourrure tandis que la douleur achève de le rendre muet. Il aurait pensé que c’était la douceur et la tendresse éveillées en lui, venues tenir compagnie à la culpabilité et à la solitude qui reviendraient en premier. Mais il fixe Yildun, sur la défensive malgré lui et il y a un sanglot dans la tension de sa voix. Orage menaçant, caché sous la rigidité de son corps, la moquerie dégoulinante de sa voix. « - Je suis censé devenir une chouette de plus ? » Il vibre d’une froideur certaine pour ne pas flancher. Il ne peut pas survivre sans Yildun, qui l’a bien trouvé infirme, à mourir sur le bord de la route. Que Yildun promette de ne jamais l’abandonner lui fait mal. « - Suis-je censé passer mes jours glissé dans ta capuche, avec ta collection d’éclopés ? » Le mépris qu’il affiche pour le prêtre, c’est le mépris qu’il a envers lui-même, qui se retourne parce qu’il est blessé de… Tant pis si Navhla est plus importante que lui pour Yildun. Ou peut-être était-ce ce qui fait mal.

Wyn inspire, gonfle sa poitrine au maximum. Il tente de dénouer sa mâchoire de la tension qu’il y a imprimé sous la douleur. Il tente de se remémorer les émotions qui l’ont envahi au discours d’Yildun, à entendre son âme et sa fragilité se déverser entre eux. Ses véritables émotions, à lui. « - Tu n’as pas à te justifier auprès de moi. » il tempère plus doucement. Sa poitrine se soulève à nouveau avec bruit et Wyn baisse les yeux. « - Ce n’est pas… ce que j’avais voulu dire.. » Il ne voulait pas dire que Navhla n’était pas importante, pour Yildun ce n’était pas le problème. « - La prunelle de mes yeux et compagne est une araignée de métal dont j’ai réanimé les mécanismes. Je ne peux ni juger ton attachement, ni ta solitude, Yildun. » Elle n’avait même pas de nom, elle. Pourtant, elle était la seule personne à qui il parlait, parfois durant des jours, durant des semaines avant que Bertil n’envahisse son antre. Et encore parfois s’adresse-t-il à son apprenti sans le voir, sans s’y intéresser. Il ne connaissait que peu les mœurs et habitudes de Bertil encore- juste assez pour savoir que sur bien des points ils étaient semblables. Mais il pourrait mourir de drogues et d’alcool dans sa chambre de Wyn mettrait des jours à le deviner.  Il remonte des yeux plus tristes, plus songeurs qui regardent enfin Yildun en face, cherchant son œil unique quand le mage se penche un peu le haut de son corps vers lui pour affirmer d’une voix douce et grave, ronronnante comme une confidence malgré la calme certitude qui habite ses mots et les heures d’insomnie et de convalescence des derniers jours. « - Je me sens comme si je te devais des excuses. Pour toutes ces années, pas pour Navhla. »


code by bat'phanie
Revenir en haut Aller en bas
Yildun Silvereyes
Yildun Silvereyes
Prêtre
Messages : 117
Sujet: Re: 1. I climb into the dark for you. Are you waiting in the stars for me ? | Yildun & Wyn Sam 2 Juin - 16:56


I CLIMB INTO THE DARK FOR YOU. ARE YOU WAITING IN THE STARS FOR ME ?

- WYN YSCIELE & YILDUN SILVEREYES -



Il n’était jamais simple de devoir faire des confessions. Surtout pas quelqu’un comme lui. Quelqu’un qui gardait beaucoup de choses pour lui – peut-être trop. Mais en vue du caractère de son ami d’enfance, il se doutait qu’il en était de même pour lui. Il ne pouvait pas le juger. Il avait l’impression de se répéter dans son esprit. N’en était-il pas de même pour les fois précédentes ? Il ne pouvait pas en vouloir à Wyn de lui parler ainsi, de chercher à lui faire mal plutôt que d’affronter la dure réalité qu’il avait en face de lui, que son être ressentait chaque instant dans sa chair. Pourtant, c’est dans sa poitrine qu’il sent son cœur se resserrer lentement à chaque mot que prononce le blondinet en souffrance. Non, bien sûr que non. Il n’était pas une chouette. Il était un éclopé, il ne pouvait nier cette vérité blessante et cruelle. « Je te prierais de ne pas appeler ça une collection… Ce sont mes patients. » Comme s’il était animé par un désir malsain d’être auprès des corps et des esprits malades, comme si ce n’était qu’un jeu pour lui. Le mépris de Wyn, il savait, il sentait que ce n’était vraiment contre lui.


Son regard se perdait lentement sur le moignon qu’il traitait avec grand soin. Avant de reposer doucement son corps meurtri pour s’installer un peu plus confortablement pour le regarder, même si Wyn fuyait son regard. Il sortait très légèrement la langue, comme pour s’humidifier les lèvres le plus discrètement possible. Il avait un mouvement d’incompréhension, il n’avait aucune envie de voir Wyn s’excuser auprès de sa personne. « Non Wyn… Je ne t’ai pas dit ça pour que tu… » Commençait-il à répondre en voulant interrompre ses mots. Il ne voulait pas qu’il s’excuse pour si peu. Même s’il voulait bien l’accorder que donner carte blanche a un patient pour cracher sa frustration et sa colère contre le monde à tous ceux qui passaient par là. Cela faisait partie du processus de guérison. Il fallait simplement savoir dire stop au bon moment. Sinon cela allait toujours plus loin. Les patients redevenaient des enfants testant les limites du monde autour d’eux, jusqu’où pouvaient-ils allaient ? Jusqu’où les gens étaient prêts à subir des comportements parfois immoraux d’une personne en souffrance ? Quel était la limite des gens et surtout leur pitié pour celui en souffrance ? Il était facile de se faire avoir et de s’y engluer.

Yildun écoutait patiemment ce que Wyn voulait lui dire. Laissant un petit sourire apparaître sur le coin de ses lèvres. Les deux personnages se tenant côte à côte, l’éclopé et le borgne étaient des gens terriblement solitaires alors qu’ils avaient des animaux de compagnie comme seuls amis. L’un était le mage de Markath. L’autre était un prêtre de Kynareth, connu pour être toujours sur les routes, par monts et par vaux. Ils étaient tous les deux de drôles de spécimens. Tellement de choses communes et pourtant si éloignés l’un de l’autre. Le borgne a l’œil blanc hochait légèrement la tête comme pour approuver les dires de son ami. Il sentait le mouvement du mage à ses côtés, c’est avec lui qui relevait la tête pour le regarder dans les yeux au contraire de lui qui ne le voyait que d’un œil. La nouvelle voix que lui offrait le blondinet avait pour miracle d’apaiser Yildun et d’y apposer un baume réconfortant. Alors qu’il ne bougeait pas d’un iota en le voyant se rapprocher lentement de lui, séparés par à peine une dizaine de centimètres alors qu’il avouait sans culpabilité qu’il aurait pu se perdre des heures dans un tel regard.

« Wyn… » Nerveusement, il passait doucement sa langue sur ses lèvres une nouvelle fois. Voulait-il vraiment parler de ça ? Voulait-il aborder le sujet de leurs passés communs ? Quand ils étaient enfants, puis adolescents pour terminer par leurs retrouvailles sur les bancs de l’académie de Fortdhiver ? Il se séparait de son regard pendant quelques secondes, ne sachant quoi répondre au mage de la ville dans la ville, l’habitant des ruines Dwemers. « Nous sommes d’étranges personnages, n’est-ce pas ? » Un rire nerveux passait ses lèvres en revenant enfin rencontrer Wyn, secouant gentiment la tête. C’était il y a une éternité maintenant. « Tu ne me dois rien… ça remonte à loin. Et puis j’ai aussi ma part de responsabilité dedans. J’aurai dû avoir le courage de venir te parler. » Yildun n’avait pas eu le courage de venir à lui pour lui parler plus de cinq minutes que pour lui demander comment il allait. Sa main se porte sur son visage, pour se lisser un peu la barbe. Oubliant le sujet de Navhla, car là n’était pas la véritable discussion. Sa main se séparait de son visage pour venir se poser délicatement sur le torse de Wyn.
« Je trouve ça dommage que nous n’ayons pas pu renouer notre amitié à cette époque. Et j’aurais sincèrement qu’un tel accident ne nous rapproche pas de nouveau croit-le bien. » Il avalait doucement sa salive, cherchant les bons mots, maladroitement certains diraient. Un silence s’installe un bref instant et il conclut ainsi « Je suis désolé que nous nous soyons éloignés. » Ils avaient leurs torts et leurs peines. Cela serait compliqué en vue de ce qui était à Wyn sans que les sentiments de soient biaisés. Mais ils avaient une bonne base de relation, Yildun était persuadé que malgré cela, ça pouvait fonctionner.

code by lizzou — img/gifs by TUMBLR — 891 WORDS.

Revenir en haut Aller en bas
Wyn Ysciele
Wyn Ysciele
Mage
Messages : 862
Sujet: Re: 1. I climb into the dark for you. Are you waiting in the stars for me ? | Yildun & Wyn Dim 10 Juin - 14:26


I climb into the dark for you. Are you waiting in the stars for me ?
Clairciel ❖ Wyn & Yildun ❖ Jour 12
Patient. Il y a une chose que Wyn n’a jamais été, c’est bien cela. L’impatience crasse, l’un de ses plus gros défauts, et pourtant l’érudit a décidé de s’appliquer dans les domaines qui en nécessitent le plus ; les arcanes qui demandent une fidélité impeccable, et l’étude d’un passé oublié où le temps ne s’écoule plus, l’étude de mers qui ont voulu en repousser les limites. Etre un patient est pire qu’être un objet de collection, il s’en rend compte au picotement qui force ses yeux à rester ouvert, à ne plus cligner de crainte de voir ses émotions prendre le large. Collection : rassemblement d’êtres et d’objets précieux, spéciaux aux yeux de la personne qui les entasse et les entretient avec amour et soin maniaque, passion malsaine, souci perfectionniste de veiller sur eux, de ne pas les quitter.  Patient : malade, éclopé, infirme et impotent grabataire, qui supplie au guérisseur de rester un instant de plus à son chevet, d’éloigner la mort et les ombres des recoins sombres du mourir, qui s’accroche à sa main, avide de la douceur de ses doigts. Guérisseur : saint et martyr tout à la fois. Wyn recherchait peut-être son estime de soi en un jeu du chat et du ragnard dont il était le grand perdant, l’ultime bouffon sous les yeux d’un guérisseur qui le voyait lentement perdre la tête après avoir perdu le corps.

Il sent la brûlure au fer rouge de son regard sur sa honte. Wyn est intimidé, mal dans sa peau – normal, celle-ci, irritée le démange et il a des fourmis dans un membre qui n’existe plus, dont il doit contenir les spasmes et les crampes, les doigts crispés sur les fourrures. Le goût du sang teint sa langue. Il ne ressent rien de la nervosité d’Yildun, bloqué dans son corps et ses propres perceptions distordues. Il ne le regarde pas. Il ne contemple pas la grâce de son attention, ni le charme de son attention.  Wyn a une grimace en l’entendant. Etranges personnages. Sans doute oui, sans doute que les murmures qui accompagnent le mage dans les rues murées de Markath doivent trouver un équivalent dans les allées de bois de Blancherive et les pas de l’homme aux mains qui soignent. Peut-être – Wyn en doute en partie, mais cela parvient tout de même à réchauffer Wyn de l’intérieur ; Ils ont encore quelque chsoe en commun de plus que la solitude, les compagnons inhumains et les parties manquantes de leurs corps.  

Sa poitrine arrête de se soulever en sentant la main ferme du prêtre sur son torse. Le métisse fixe son regard dans son œil et lâche, plus sincère que son ton monocorde peut le laisser penser ; « - Je pense que c’est symptomatique de bien de mes problèmes. Je n’en ai jamais eu conscience auparavant, c’est… c’est juste, que cela me semble important, maintenant. » avoue-t-il d’un ton qu’il veut détaché, qui sonne complètement l’inverse : impliqué, émotionnellement impliqué. Il avait envie de parler de cette époque, de ces souvenirs, du nombre de fois où il l’avait croisé dans les couloirs et presque ignoré, plongé dans ses études ou pire, dans ses projets d’exploration avec Yvara et Eirlan. Comme indifférent à l’homme qui venait de sauver sa peau à défaut de son âme. Mais ses épaules sont assez basses, son regard assez défait, et Wyn s’efforce de sourire, la taquinerie lui redonnant du poil de la bête et l’assurance dans le regard ;   « - Est-ce que je te faisais peur ? »
code by bat'phanie
Revenir en haut Aller en bas
Yildun Silvereyes
Yildun Silvereyes
Prêtre
Messages : 117
Sujet: Re: 1. I climb into the dark for you. Are you waiting in the stars for me ? | Yildun & Wyn Ven 29 Juin - 16:06



I CLIMB INTO THE DARK FOR YOU. ARE YOU WAITING IN THE STARS FOR ME ?

- WYN YSCIELE & YILDUN SILVEREYES -



La main toujours posée sur sa poitrine, le guérisseur pouvait continuer de sentir les battements assez réguliers de son patient et ami. C’était rassurant de voir que son rythme était ainsi, cela voulait dire que son corps commençait déjà à se remettre de son traumatisme. Il fallait relativiser sur le sens de se « remettre » bien évidemment, on parlait de la perte d’un membre, pas d’un petit rhume des foins. Il était simplement rassuré de voir que malgré les sautes d’humeurs et les fièvres, il pouvait parler normalement, logiquement et sans grande difficulté. Il fallait simplement qu’il continue de reprendre des forces. D’ici quelques temps, il aimerait pouvoir l’emmener dehors pour prendre un bain de soleil et réchauffer sa peau. Il essaierait de l’en convaincre d’ici quelques temps, lorsque son corps serait plus enclin à l’accepter. Yildun n’avait aucune peine à penser que cela serait un véritable challenge que de lui faire accepter cette idée, mais il le relevait avec grand plaisir. Cela serait une aventure épuisante et certainement douloureuse, mais il était prêt à prendre le risque. Il passait sa langue sur ses lèvres, étrangement excité de cette perspective à venir.

La voix si détachée et absente de Wyn devient tout à coup beaucoup plus vivante et même animé d'une certaine mélodie qu'il était plutôt heureux d'entendre. Il remarquait son langage corporel qui restait pourtant très faible, mais il s'en accommoderait pour l'instant. Ses yeux clignèrent, de manière presque enfantine face à la question qu'il lui était posé, ne s'attendant visiblement pas à ça. C'était presque dans un balbutiement qu'il lui répondait, toujours sous la surprise sans trop savoir quoi répondre bien qu'il sache la réponse. « Non, bien sûr que non mon ami. » Yildun n'avait pas peur des hommes aussi étrange que cela puisse paraître, sans pour autant être sot face aux actions qu'ils pouvaient commettre. Il ne craignait pas les voleurs bien qu'il se soit déjà fait agresser pour quelques pièces, il n'avait jamais grand-chose sur lui, c'était une vraie déception pour ceux qui étaient arrivés à le détrousser. Très légèrement, il penchait la tête sur le côté comme pour trouver les bons mots pour lui répondre « Je pense que nous nous sommes éloignez et... Je ne savais pas comment aborder la conversation. » Il semblait tellement ailleurs, tellement concentré sur ses études et ses bouquins... Tout comme lui dans le fond.

« J’avais peur de t’ennuyer je suppose… De pas savoir quoi te raconter sans que cela semble… trivial. » C’était un peu triste d’en être arrivé là, pas vrai Wyn ? Se disait-il dans son fort intérieur. Maintenant qu’il était avec lui, à son chevet, à soigner ses plaies et à apaiser son âme, il regrettait d’avoir eu ce comportement. Lentement, il retirait sa main de sa poitrine pour la poser sur son épaule, appliquant une sorte de massage sur sa peau. Comme un doux encouragement avant de retirer sa main pour se pencher vers le petit bassin dos tout à côté du lit, venant y tremper un tissu pour l’imbiber, puis l’essorer avant de venir délicatement rafraichir le haut de sa poitrine, son regard se perdant sur la pâleur de sa peau. Un rire traversait tout à coup sa gorge pour se faire entendre alors qu’un souvenir venait de lui remonter brutalement en mémoire. « Tu te souviens… De Erissarre, une fois dans la bibliothèque ? On avait fait tellement de bruit que j’ai cru que ses yeux allaient sortir de ses orbites. Et cette fois où Jorn a manqué de foudroyer un autre élève ? » Les souvenirs remontaient, plus amusé par toutes ses choses qui lui revenaient en tête, avant de sourire à Wyn. « C’était amusant, l’Académie. ».
code by lizzou — img/gifs by TUMBLR —

Revenir en haut Aller en bas
Wyn Ysciele
Wyn Ysciele
Mage
Messages : 862
Sujet: Re: 1. I climb into the dark for you. Are you waiting in the stars for me ? | Yildun & Wyn Dim 1 Juil - 12:15


I climb into the dark for you. Are you waiting in the stars for me ?
Clairciel ❖ Wyn & Yildun ❖ Jour 12

Il y a un feu-follet qui danse la prunelle d’Yildun, et l’excitation présente dans son regard et dans le triangle de langue rose qu’il darde entre ses dents, se propage malgré lui, folie contagieuse, jusqu’à Wyn. Ou bien est-ce les dents acérées de la fièvre qui lui causent le frisson qui se prolonge le long de sa colonne vertébrale ? Wyn sans trop savoir, essaie de sourire. Un sourire gai et un peu ivre, sans trop d’objet, timide et hésitant, trop large. Mon ami. Ne personne ne l’appelait jamais ainsi. Maître, mage. Galopin pour les vieux de Markarth qui l’avaient vu grandir et revenir mûrir dans l’étreinte de pierre. Ils s’étaient éloignés oui, c’était un sacré euphémisme. Deux mondes différents, deux hommes différents – et entre leur passé et eux, et entre eux. Le monde de l’enfance était loin pour tous les deux et être revenu à Markarth offrait souvent des vertiges mémoriels à Wyn. Il pouvait se voir dans chaque chenapan, dans chaque gamin qui grandissait entre les mines, les vestiges dwemer et leur cascade. Mais il ne l’était pas. Yildun était reparti, la caravane revenant creuse et peuplé d’adultes vieillis chaque année, les gamins avec qui il avait joué autrefois étaient devenus mineurs ou forgerons, gardes ou voleurs. Wyn ne savait pas quoi leur dire en-dehors de ses commandes excentriques pour des projets voués à l’échec dont ils ne comprendraient jamais un traître mort. Ils ne comprenaient plus et le mage était seul, à observer la fourmilière depuis son balcon de pierre. « - Je suis sûr que tu as des choses à raconter qui ne sont pas triviales. » murmure avec compassion et douceur le mage, dans une tentative très maladroite de réconforter Yildun. A côté de la plaque, et il se sent de lui-même piquer un fard, les taches rosacées venaient piquer ses joues, soulignant sans maladresse. Sa banalité exécrable. Ses hochements de tête et ses sourires lorsqu’il devait se rendre auprès des artisans de son enfance, mais que leurs mots lui passaient largement au-dessus la tête, son esprit dérivant vers recherches plutôt que de s’inquiéter du cours de l’argent en Tamriel, ou de la première dent du petit dernier. Lorsqu’il les écoutait à moitié et les assurait qu’il ne perdait pas son temps à leur prêter attention. « - Tu es… prêtre après tout. » Il se rattrape à double effet, et l’espoir dans sa voix est celui d’un enfant pitoyable. Wyn lutte pour ne pas regarder Yildun. Pour ne pas se sentir un enfoiré. Pour ne pas douter de la banalité de l’existence du prêtre de Kynareth – et pourtant il espère. Il espère se sentir toujours aussi proche d’Yildun lorsque sa démence et s faiblesse disparaîtront. Qu'ils auront des choses à lui dire. Qu'ils ont encore des points communs en-dehors du passé et de l'ardeur des regards, et des blessures dans la chair et l'âme.

Mais les souvenirs se teintaient de tristesse avec le temps et les ravages faits sur leurs corps meurtris, et la tristesse n’est pas conseillée aux alités. Wyn est pris d’un nouveau frisson, mais il se penche un peu, pour se laisser aller contre les doigts du soigneur, et profiter du massage appliquée sur sa peau encore chaude de fièvre. Le médaille d’un aedra qu’il ne prie plus pèse lourd sur sa poitrine nue, plus lourd à chaque respiration. Il avait cru s’être endormi, il avait cru sentir des centaines de tonnes de pierre peser sur son torse, mais la voix d’Yildun lui parvient à nouveau, et Wyn rouvre les yeux. L’éclat doré de ses prunelles luit un bref instant de manière trop vive, mais l’homme marqué sourit d’un air complice. « - Ce n’était pas moi.   J’étais celui qui avait prévenu Erissare. Vous m’empêchiez de travailler. » Il était l’enfant trop sérieux, le lèche-botte qui parlait plus à ses professeurs qu’aux autres élèves, les questions dévorant son sommeil. Il pouvait avoir un caractère de ragnard lorsqu’on le dérangeait dans son étude.   « - Les mages de destruction… » soupire Wyn doucement. Il ne comprendrait jamais leur talent inné pour mettre en danger les autres et répandre autour d’eux… la destruction. Ne pouvaient-ils pas juste s’asseoir dans un coin et prendre un livre sans déranger personne, comme tout le monde ? « - Je n’ai pas beaucoup de souvenirs… » convient Wyn dans un murmure peiné. Il n’aurait jamais pensé regretter les heures passées, caché dans un recoin de l’Académie pour que personne ne le trouve, parchemin sur les genoux et livre ouvert devant lui. Il ne le regrettait pas 0 proprement parlé : il ne serait pas l’homme qu’il était, le mage, le scientifique et le chercheur qu’il était sans ces heures. Mais si parfois il pensait à l’Académie avec nostalgie, ce n’était jamais les souvenirs amusants qui lui revenaient en mémoire en premier. Il enviait Yildun pour ces mémoires. Il se rappelait la dernière fouille académique à laquelle il avait participé, il se souvenait des morts. Il se souvenait des heures passées à travailler ses sortilèges. « - Je me souviens surtout de mon premier atronach, ou la découverte du dwemeri… » Il avale sa salive, rejetant une dernière fois le sommeil de son front migraineux et fronce les sourcils, cherchant dans sa mémoire, troué par les soins patients d’un daedra voulant lui subtiliser tout ce qui ne convenait pas à leur quête commune. « - Tu étais là, quand on a tenté de patiner sur la mer gelé, l’hiver ? J’ai cru que mon père allait tous nous tuer d’un bloc. Il lui semblait que c’était un souvenir, ou bien un rêve alors que ses paupières fébriles luttent pour rester entrouvertes, en vain – et ses lèvres murmurent encore lorsque les bras d’Azura, des bras qui ressemblent à ceux d’Yildun et d’Hermaeus Mora à la fois se referment sur lui et le noient bien loin de réalité et du sommeil salvateur.
code by bat'phanie
Revenir en haut Aller en bas
Yildun Silvereyes
Yildun Silvereyes
Prêtre
Messages : 117
Sujet: Re: 1. I climb into the dark for you. Are you waiting in the stars for me ? | Yildun & Wyn Dim 1 Juil - 18:11


I CLIMB INTO THE DARK FOR YOU. ARE YOU WAITING IN THE STARS FOR ME ?

- WYN YSCIELE & YILDUN SILVEREYES -



Etait-il vraiment si intéressant que ça pour les autres ? Les mots de Wyn réchauffent son cœur malgré la maladresse qui émane de sa voix, il pouvait sentir l’homme faire de son mieux pour réconforter le prêtre qui sans avoir une haute opinion de lui-même, n’était qu’un humble soigneur des routes et des chemins oubliés. C’est vrai qu’il avait des choses à raconter, des histoires et mille anecdotes à lui murmurer à l’oreille pour lui rendre son sourire et espérer décrocher un rire de ses lèvres trop sèches et de ses cordes vocales usés par la douleur. Il ne voulait voir que des étoiles briller dans les yeux du mage de Markath et non plus des flots de larmes et des sanglots qui venaient hanter les oreilles de Yildun qui faisait semblant de ne pas entendre pour laisser un peu d’intimité à son ami d’enfance. Malheureusement, il ne serait pas tout le temps là quand il aurait besoin de lui, encore moins lorsqu’il pleurerait. C’était la dure réalité d’être un soigneur : on ne faisait que passer dans la vie de ses patients sans pour autant les oublier. Pourtant, il espérait bien, malgré cet évènement tragique, pouvoir rester auprès du blond, pour être plus qu’un médecin pour lui. Un ami, de nouveau.

Cette fois-ci, c’est la voix de Yildun qui éclate devant Wyn et qui résonne contre les pierres sans âge des Dwemer disparus depuis bien longtemps à présent. Assez longtemps pour que plus personne toujours en vie ne s’en souvienne. Quel euphémisme. Son rire se calmait lentement en se souvenant de la scène, mais son hilarité est plus vraie encore lorsque Wyn lui répond qu’il n’était qu’un pauvre élève qui allait se plaindre des autres. Yildun était une personne calme, comme dans sa jeunesse. Il secouait très légèrement la tête pour signaler à son interlocuteur qu’il se trompait. « Je ne faisais pas partie des troubles fêtes. J’étais de ceux qui souriaient dans un coin, observant les remontrances de notre douce Erissarre. » Il n’avait aucune difficulté à imaginer son ami venir rouspéter dans les jupons de l’archimage de l’académie et supplier pour le silence et le calme pour étudier en paix. Il était persuadé que si un regard pouvait tuer ce jour-là, ça aurait été celui de son ami. Ensuite, c’est un ronronnement qui caresse sa gorge, rire étouffer face au commentaire de Wyn sur les mages de destruction. Il ne préférait rien rajouter à son tour. Tout était dit.

Yildun relevait une dernière fois sa main pour venir caresser le front de son patient pour rafraîchir son front et son esprit. Il pouvait voir que la fatigue le prenait et que toute cette discussion l’avait épuisé. Peut-être était-il temps pour le prêtre de se retirer et laisser Wyn se reposer. Les paupières lui tombaient sur les yeux, il ne tiendrait plus la conversation très longtemps. Ce serait aussi une bonne idée pour lui d’aller prendre un peu de repos, il devait avoir les traits tirés et il mériterait deux jours de sommeil sans interruption. Mais ça ne pouvait pas se passait comme ça, il prendrait le temps de se reposer une fois qu’il serait mort. Ou plutôt attendre le rétablissement de Wyn, il espérait vivre encore un bout de temps. Il enlevait doucement sa main pour reposer le tissu sur la commode à côté du lit, après l’avoir de nouveau trempé pour faire disparaître la sueur et les saletés dans l’eau souillée. Il reposait ses mains sur ses genoux en le voyant tomber dans l’inconscience, attendrie par cette image. C’est bien s’il trouvait le sommeil, son corps reprenait des forces. De plus en plus.
Il lui offrait un sourire doux alors qu’il devait devenir flou dans le regard de Wyn. Sa voix s’apaisait lentement, faisant tout pour bercer et accompagner le mage dans les méandres de son inconscience et dans les bras de Azura, ne voulant pas interrompre ce voyage. « J’étais là. Je me souviens bien. Surtout de ton père. » Son ancien maître était habituellement un homme calme et sage, le voir dans cet état, c’était de l’inédit pour quasiment tout le monde. Il s’apprêtait à rajouter quelque chose avant de remarquer que son compagnon avait définitivement quitté son attention et le monde des esprits éveillés. Il riait discrètement avant de se lever pour mieux placer l’homme sur les coussins et dans les couvertures de fourrures. Un dernier regard vers lui avant d’attraper le récipient d’eau et le torchon de ses deux mains avant de quitter la pièce le plus silencieusement possible. Il était l’heure maintenant pour lui de préparer quelque chose à manger et de s’accorder du repos jusqu’au réveil de Wyn quand il l’appellerait pour ses bons soins et de sa compagnie.
code by lizzou — img/gifs by TUMBLR —

Revenir en haut Aller en bas
Contenu sponsorisé
Sujet: Re: 1. I climb into the dark for you. Are you waiting in the stars for me ? | Yildun & Wyn
Revenir en haut Aller en bas
 

1. I climb into the dark for you. Are you waiting in the stars for me ? | Yildun & Wyn

Voir le sujet précédent Voir le sujet suivant Revenir en haut 
Page 2 sur 2Aller à la page : Précédent  1, 2


 Sujets similaires

-
» I want to be the one to walk on the stars | Yildun Silvereyes
» I will never, never be the same. I have seen stars. Real stars | Yildwyn
» waiting for the night (lailoken)
» Bad day. Really bad day. || Ft. Yildun
» It doesn't matter where you're going , it's who you have beside you | Yildun Silvereyes





Permission de ce forum:Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum
There be Dragons :: Archives de Tamriel :: Les Archives :: Archives des Rps-