Sujet: Alta alatis patent | Advar & Attheia Dim 11 Nov - 21:00
Alta alatis patent
❖ Date du rp Plantaison 201, début du mois. ❖ Partenaire@Advar ! ❖ Climat, météo, saison, heure Aube, printemps encore frais mais ensoleillé, lumineux
Advar
Héraut des Compagnons
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Sujet: Re: Alta alatis patent | Advar & Attheia Dim 11 Nov - 23:19
Il y avait de ces parfums et de ces airs qu’entonnaient les oiseaux qui ne quittaient jamais vraiment le cœur d’un homme, tant bien même que ce dernier n’eût connu que la complainte de milliers de boucliers fracassés pendant des années. Le vent qui traverse le corridor de la vallée en rebondissant sur les montagnes du Tertre, les rapides qui s’amortissent dans une délicate courbe vers le nord et le bruit des libellules qui patrouillent les rives étaient des langues que l’on n’oubliait jamais, chez les gens de Rivebois. Comme un merle cherchant son nid, Advar y était retourné fréquemment depuis son départ pour Blancherive, mais l’obligation d’y revenir n’avait jamais été abandonnée. S’il pouvait bien inventer des excuses à son vieux père et lui donner des prétextes de visite, ce dernier savait bien que son fils revenait plus souvent que nécessaire à la maison. En effet, la Flammèche et son épouse étaient dans une excellente situation depuis plusieurs années et leur santé était bonne. Si eux, ne manquaient de rien, la vérité était que c’était davantage leur fils, féroce guerrier et fier héraut, qui revenait comme un enfant chez maman et papa.
Cette fois-là, Advar était venu rendre visite, non pas en compagnie d’un de ses frères d’armes, mais plutôt au côté d’un tout autre personnage pour qui il n’était que le bras-droit. Singulière cavalière, Attheia n’avait pas manqué de surprendre les gens du village par son allure d’étrangère et ses aires de conquérante. L’interrogation presqu’indécente au visage, les connaissances d’Advar, des hommes et des femmes qui avaient contribué à son éducation, avaient comme figé devant la chasseresse de dragons. Dans tous les cas, par contre, on avait accueilli la voyageuse comme une invitée privilégiée, l’avait nourrie et hébergée sans malaise. On aimait Advar plus que tout et peu de gens dans ce village ne se seraient pas coupés en quatre pour le fils chéri du forgeron, fierté des roturiers et héro des jeunes aventuriers.
La nuit avait été calme et on aurait cru que les étoiles avaient commandé aux vents d’étouffer leur sifflement, car, peut-être, les dieux avaient voulu offrir le chant des rainettes à ceux qui dormaient en la compagnie de la rivière. Bien au chaud l’un contre l’autre, les deux guerriers avaient déposé les armes le temps d’une nuitée afin de se prodiguer une présence réconfortante et prendre soin de leurs corps qui, il fallait l’avouer, étaient soumis à beaucoup ces derniers temps. Si sa partenaire avait trouvé le royaume des rêves, Advar, lui, avait caché à cette dernière l’insomnie dont il était victime depuis maintenant des années. À cause du Pacte et du sang qui coulait dans ses veines, le Héraut des Compagnons ne dormait jamais ou que très peu et n’arrivait qu’à se régénérer par la frénésie bestiale qui le commandait. S’il était en mesure de bien cacher ce secret, il avait dû maintenir le simulacre du sommeil profond envers celle qui partageait ses nuits depuis un certain moment. Quelques fois, Advar était crevé et avait eu besoin de la chasse lycane, mais Attheia avait surgi de nulle part, avec le regard d’une chatte et l’avait entraîné dans les draps. Alors, il s’était laissé porté par elle, mais avait repoussé à plus tard les besoins de la Bête jusqu’à excès. Heureusement, avant de partir pour cette expédition, Advar et la Bête avaient fait le plein de forces et ne seraient pas pris au dépourvu cette fois.
Au matin, il avait entendu Attheia sortir du lit d’un pas militaire et avait fait semblant d’être doucement en train de se réveiller. Puis, à son tour, il s’était habillé et pris soin de passer à la chaumière de ses parents pour leur préparer le petit-déjeuner et le thé, avant d’aller finalement rejoindre sa partenaire de route. Ensemble, ils avaient sellé les chevaux et s’étaient assurés qu’ils auraient les vivres nécessaires pour accomplir leur expédition. Or, c’était la première fois qu’Advar voyageait avec la dame et ne connaissait pas encore les besoins de cette dernière en nourriture et en confort. Il la savait bien combattive et particulièrement impitoyable au combat, d’où son charme, mais il attendait encore de voir sa valeur au moment de crise. Après tout, ils étaient à la recherche d’un dragon.Elle lui avait adressé un sourire avant qu’ils se mettent en selle, qu’Advar lui avait retourné par un rire moqueur, mais avec un regard tendre :
- Je n’ai jamais vu quelqu’un aussi heureux d’aller trouver un cracheur de flammes.
Toute la matinée, ils avaient recueilli de précieuses informations auprès des habitants du hameaux, qui leur avaient indiqué une direction franchement plutôt floue dans laquelle un reptile maléfique volant aurait pu se diriger. Au loin, quelque part au-delà d’une Helgen ravagée et le lac Ilnata, dans les montagnes qui séparaient Épervine de Markarth, Advar le supposait, se cachait un dragon, ou Dova, comme les légendes l’appelaient. Selon les estimations du Compagnon, le périple de l’aller devait prendre facilement cinq journées de chevauchée vu la difficulté du terrain. En outre, il avait prévu une journée additionnelle dans l’éventualité où l’ascension dans les montagnes se compliquerait. Heureusement, Advar connaissait bien les forêts qu’ils traverseraient et les sentiers qu’empruntaient les cerfs et les élans vers les pics. D’un autre côté, la profondeur des forêts de cette châtellerie était si importante qu’elle faisait de ces terres sauvages un endroit idéal pour les repères de bandits et autres mécréants. Aussi, Advar ne pouvait s’empêcher de penser aux dernières rumeurs concernant les attaques de vampires sur les petits villages, mais il préféra adresser ses songes au lézard géant qui les attendait peut-être, affamé, au bout du chemin.
Bercé par le pas léger de sa monture, Advar s’adressa à sa partenaire, qui se trouvait à presqu’un cheval de distance devant lui, attentive et déterminée.
- Le témoignage de la vieille Erestal a été le plus convaincant selon moi. Les montagnes du sud-ouest s’élèvent de l’autre côté de la grande forêt d’Épervine, sur la rive opposée du lac Ilnata. Le chemin le plus court est celui longe le bassin de ce côté-ci et il est parcouru par une poignée de patrouilleurs et de marchands. Ça peut être une bonne chose, normalement, mais on y voit quelques embuscades de temps à autre. D’un autre côté, nous pouvons traverser de l’autre côté de la rivière et longer les montagnes pour regagner les plaines qui entourent Blancherive. Si nous choisissons ce chemin, nous allongeons la chevauchée d’une bonne journée, au moins, mais nous voyagerons sur un terrain ouvert et plat et sur une route plus achalandée. Au bout de cette route, par contre, l’ascension est plus rude qu’elle l’est sur le versant sud des montagnes qui nous intéressent.
Advar n’avait pas pris de décision encore et, à vrai dire, il laissait ce choix à sa partenaire. Par contre, il aurait eu une préférence pour une route plus sûre, car il y avait tout de même cette voix dans sa tête qui lui demandait de ne pas mettre en danger inutilement une femme.
HRP:
Je te propose d'utiliser les MJs pour des jets de dés et imprévus, selon le chemin que nous emprunterons. Qu'en penses-tu ? Sinon, voici les deux chemins en question, ainsi que la destion à laquelle Advar fait référence.
Carte:
Attheia Wavrick
Chasseur de dragon
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Sujet: Re: Alta alatis patent | Advar & Attheia Dim 25 Nov - 22:08
Advar
Héraut des Compagnons
Messages : 40
Sujet: Re: Alta alatis patent | Advar & Attheia Lun 26 Nov - 23:17
La chevauchée était trop lente pour être celle d’un contingent de légionnaires ou de gardes, mais juste un peu trop hâtive pour être celle de voyageurs en errance. En effet, la monture de la chasseuse de dragon semblait avoir en commun avec sa cavalière son pas déterminé et militaire et martelait les pierres du chemin en y imposant son fer. Advar, de nature moins fonceuse et plutôt conservateur dans sa vitesse de croisière, gardait les arrières de la cavalière en ne cédant jamais vraiment au rythme choisi par cette dernière. Soit à cause d’une nonchalance tranquille et confiante, soit à cause d’un bien-être de se retrouver sur sa terre natale, Advar et sa monture emboîtaient le pas à la valkyrie avec le calme de ses premières chevauchées, innocentes et émerveillées.
Après un certain moment où la cadence de l’un et de l’autre s’était stabilisée, Attheia tira un tantinet sur les brides afin qu’Advar puisse ranger sa monture à côté de la sienne. Bien qu’elle voulût d’abord aborder le vif du sujet et parler des informations recueillies au village, elle choisit ensuite de mentionner à Advar un truc ou deux au sujet de bandits. Pas le moindrement surpris, Advar sentit par contre une sorte d’anxiété interne le tirailler. Évidemment, le Héraut des Compagnons ne craignait pas quelques malfrats, lui qui servait depuis une bonne vingtaine d’années les victimes de leurs actes. Or, c’était davantage le tempérament impitoyable de sa partenaire, sa soif de combat qui le préoccupa au moment où cette dernière envisagea la possibilité d’accomplir la ‘’Bonne action guerrière’’. Si Advar était plutôt du genre à éviter les conflits, il devait se rendre à l’évidence que le modus operendi serait tout autre désormais, alors qu’il chevauchait avec Attheia. Au fond de lui, la furie de la combattante l’intriguait profondément et il n’arrivait pas à percer le mystère de ce feu qui la consumait.
- Les journées et les nuits ont toujours été plutôt tranquilles à Rivebois. Aussi, les gens sont trop peureux pour s’aventurer dans des endroits où les ennuis pourraient les trouver.
La veille, le Nordique avait senti le malaise de sa partenaire face au climat familial et à la relation qu’avait Advar avec ses parents. Au moment de regagner la couchette, il avait pensé à d’autres manières d’entamer cette mission, si elle était à refaire un jour. En fait, peut-être n’avait-il pas été lui-même confortable avec l’idée d’être accompagnée d’une femme qui n’était pas celle que ses parents avaient connue et chérie autrefois. D’une manière désinvolte et un peu à la rigolade, Advar lâcha entre un sourire et un rire :
- Aussi, je suis désolé que tu aies eu à être témoin des manies de ma mère et du ridicule de mon père. Au moins, maintenant, aucun dragon ne pourra t’effrayer !
En avant-midi, la chevauchée allait de bon train et les deux cavaliers sentaient bouillonner en eux la liberté si précieuse qui persistait chez les gens de Bordeciel, malgré les troubles de cette ère. Leur pas était rapide, tantôt accélérant, tantôt ralentissant alors que des collines les ramenaient un peu à la verticale. Advar était heureux de pouvoir connaître la femme dans un contexte différent et de pouvoir observer ses mimiques et les mouvements de son corps qui était majestueusement bercée par une chevauchée élégante et en parfait contrôle. Quand elle parlait, il aimait entendre sa voix mêlée aux chuchotements lointains des oiseaux et du vent. Quand il arrivait à la faire rire, il aimait voir son visage prendre le rôle de la femme et moins celui de la guerrière. Puis, Advar se demandait ce que que cette femme serait devenue si elle avait choisi la vie de paysanne, de noble ou, même, de mère.
Dans son silence à elle, là où les songes ne sont connus que d’elle, elle devait s’être posé des questions similaires, car elle voulut s’enquérir de quelque chose, elle aussi. Advar, qui affectionnait particulièrement la partie du récit de sa vie qui intriguait sa compagnonne, répondit avec une grande liberté et aisance à son interlocutrice.
- Je devais être un forgeron, comme mon père. Mais je n’ai jamais réellement pu rester en place et apprécier la routine de la forge. Très jeune, j’étais déjà un Compagnon : je partais en expédition et je rendais service à mon village.
Advar, alors qu’il exposait l’histoire de son enfance, regardait ces mêmes étendues qui avaient façonné ce récit-même.
- Chez les Compagnons, à Jorrvaskr, je voyais une continuité de la vie que j’avais connue à Rivebois. Des gens aimants et une famille unie. Mieux encore, je sentais qu’en leur donnant ma hache et ma loyauté, je pourrais protéger toutes ces choses qui ont toujours été importantes pour moi.
Il regarda la cavalière et lui transmit une joie sincère à travers l’or de ses iris.
- J’ai élargi ma famille, en quelque sorte.
Craignant que le malheur eut frappé Attheia comme il l’avait frappé lui, Advar, empli de compassion, mais peut-être naïf ou maladroit, voulut lui aussi en savoir plus sur les raisons qui poussaient une femme de haute naissance à prendre les armes et à ne vivre que sur le terrain.
- T’as une famille, toi, j’imagine ?
Advar, moqueur, renchérit.
- Je pense qu’une femme doit avoir une bonne raison de se lever le matin et de partir à la recherche d’un mangeur d’hommes de la taille de trois chevaux au garrot !
Mais une partie de lui sentait que les similitudes entre leurs histoires respectives étaient justement la raison de leur rencontre.
HRP: Et voici le jet de dé pour la suite de notre jolie promenade: jet de dé
Attheia Wavrick
Chasseur de dragon
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Sujet: Re: Alta alatis patent | Advar & Attheia Mer 26 Déc - 10:31