Appartements du mage

Tu en oublies presque qu'il y a une conversation autour de toi. Tes doigts abîmés par le temps, les voyages et le froid fouillent dans ton livre et ton grimoire sans relâche. Tu crois entendre le mot lac, tu crois entendre Khelan intervenir aussi, les voleurs ne disent toujours rien hormis la plus jeune d'entre eux qui semble intéresser par ce qu'il se complote entre ses murs. Finalement, tu murmures dans ta barbe, relisant à voix basse ce que tu découvres au milieu de tes notes, lisant parfois en travers, éliminant le moins intéressant. Oui, tu touchais enfin au but. On peut entendre du Yoku, langue de ta mère adoptive passer tes lèvres. Tu relèves les yeux tardivement sur le groupe comme si plusieurs heures étaient passées, mais il n'en était rien. Lentement, tu revenais vers le groupe, te faisant une place près de Wyn et de la table. « Je ne peux que confirmer ce que nous dit la Chambellan Erendis. » Tu lui offres un regard pendant une brève seconde, alors que de ta main qui portait ton carnet, tu fermais le livre.

« Il est normal que certains de ces mots vous parlent. Car tous sont des portails menant à d'autres plans. » Tu posais ta voix, laissant l'information être digérée un bref instant par les hommes et les femmes autour de toi avant de continuer. « Je ne vais pas vous faire un cours, donc je vais essayer d'être le plus bref. Nous savons que certains existent comme Weir pour l'Empire. D'autres sont plutôt légendaires, des rumeurs comme Mantellan. Voilà ce que sont ces mots, les portes vers d'autres royaumes extérieurs à notre plan de l'existence. Et certains pourraient nous emmener même jusqu'aux Daedras eux-mêmes. » Lentement, tu passais ta langue sur tes lèvres. Laissant un autre bout de temps à chacun d'expérimenter et d'avaler l'information. « Je vous conseille donc, si vous voulez faire partie de notre expédition, de préparer soigneusement vos sacs, vos armes et tout ce que vous emporterez. » Cela s'annonçait bien plus dangereux, risqué que tu ne l'aurais imaginé. Tu as un frisson d'appréhension à cette idée, jetant un coup d'œil autour de toi alors que tu relâches ton bras contre ton flanc, tenant toujours ton carnet solidement entre tes doigts.